J10 – Ce qui me manque vraiment quand je suis au large, en solitaire

Bonjour à tous,

Aujourd’hui c’est le week-end, grasse mat’, viennoiseries fraîches, sorties …

Pas vraiment quand on est en mer en solitaire !! Les jours se suivent et se ressemblent… je vais reprendre la liste des points particuliers à la nav en solo que j’avais commencé il y a quelques jours…

Pourtant le week-end avait bien commencé : hier soir je n’étais pas tout seul sur l’eau, il y avait tout une ribambelle de chalutiers pélagiques à la recherche de bancs de thon sur le talus du plateau continental !

À l’AIS
Et sur Marine Traffic

J’ai discuté quelques instants avec Bara Breizh, l’un de ces chalutiers des Sables d’Olonne, toujours sympa de parler à quelqu’un qui n’est pas à des centaines de km, je pouvais voir les feux de son bateau !

La solitude

On en arrive à ce qui me manque vraiment quand je suis en solitaire : non ce n’est pas la cantine Sodexo (merci Myriam de m’y avoir fait penser !), fut-elle bonne et plus variée que ma cuisine rudimentaire 😉

Ce sont bien sûr les vrais contacts humains, à commencer par pouvoir prendre mes enfants dans les bras 🥰

Tout autant, j’apprécie énormément le petit miracle permis par le New Space : le système Starlink que nous avons installé en quelques instants, « on branche, ça marche », est incroyable et me permet d’être connecté à internet presque comme à la maison, de faire des visios avec mes enfants, de parler avec mes amis et mes parents, d’écrire sur ce blog avec une facilité déconcertante…

Je me souviens des premiers Vendée Globe, où l’on entendait vaguement les skippers nous parler du bout du monde, et qui n’avaient que très peu de moyens de communiquer avec leurs proches pendant des mois…

Le sentiment de solitude a donc évolué mais je vous rassure, il n’a quand même pas disparu !! Déjà, je suis conscient que tout ce système n’est pas infaillible, et que je peux facilement me retrouver coupé du monde.

Et ensuite lorsque je regarde autour de moi et que je ne vois que du bleu à l’infini, à 360° autour, je peux vous dire que le sentiment de solitude peut vite vous tomber dessus et vous étreindre.

Du bleu à perte de vue

Vite une grande inspiration ! Voilà c’est passé !

La veille

Là aussi, il y a eu une véritable révolution dans la façon de naviguer en général, mais encore plus en solitaire. Cette révolution c’est l’AIS (Automatic Identification System). Le principe est simple : (presque) tous les bateaux qui vont un peu plus loin que l’horizon sont équipés d’un système qui transmet en continu par radio leurs position, cap, vitesse, ainsi que leur identité et caractéristiques générale. Pour les bateaux de plaisance c’est encore facultatif, mais pour tous les bateaux commerciaux ou de pêche c’est une obligation. Et tous sont aussi équipés de récepteurs, qui reçoivent donc les positions / cap / vitesse et les affichent de façon simple :

Mon émetteur/récepteur AIS, qui m’indique la présence de deux bateaux sur mon avant tribord. S’il y a risque de collision il sonnera suffisamment fort pour me réveiller !

Bref, cet appareil est une petite merveille, et autant les premières années de son introduction, une partie importante des navires n’était pas encore équipée, autant aujourd’hui c’est vraiment systématique et fiable.

Comparez la clarté de l’affichage de l’AIS avec celle de l’écran du Radar (en bas). Certaines cibles AIS n’apparaissent même pas sur le radar…

Et pour le navigateur solitaire c’est vraiment une révolution qui permet de changer la façon de faire la veille anti collision. Auparavant il etait indispensable de faire un tour d’horizon visuel toutes les 20 minutes, ce temps correspondant approximativement au temps que mettrait un cargo navigant à 20 nds pour passer de « derrière l’horizon » donc invisible à l’œil nu, à « assez près pour être possiblement à risque de collision. Mes premières navigations en solitaire, j’avais donc un réveil réglé sur 20 minutes … on ouvre un œil, on fait un tour d’horizon et on essaie de se rendormir pour 20 autres minutes…

Ce qui m’amène au sujet qui interroge souvent :

Le sommeil

Avec la gestion du stress et l’alimentation, c’est l’un des facteurs clés de la navigation – en solitaire en particulier.

Pour ma part, je crois que je suis maintenant à la fois bien fatigué, mais aussi arrivé à gérer mon sommeil pas si mal que ça, et arrivé à un niveau d’équilibre où je suis quand même bien lucide, ce qui est le plus important. Je n’ai pas bu de café du tout depuis le départ, et boit du thé mais plus par goût et pour l’hydratation que pour me maintenir éveillé.

Je dors assez souvent par tranches d’1h / 1h30, plutôt la nuit que le jour (je fais souvent une petite sieste dans la matinée et/ou l’après midi), donc beaucoup plus d’un sommeil plus réparateur que si je dormais par tranche de 20-30 min. Je me fais quand même souvent réveiller avant la fin du créneau prévu par l’alarme de l’AIS ou du pilote automatique qui signale un changement du vent nécessitant parfois une manœuvre.

Ma bannette, à tribord. L’oreiller de la maison, un luxe indispensable : plié en deux dans l’angle à la gîte, il permet de bien caler la tête quand ça bouge !!

Et tu ne t’ennuies pas ?

Ma fille Clémentine m’a posé la question hier – à très juste titre !

Disons qu’entre le sommeil, les manœuvres, l’entretien du bateau, les repas, le sommeil, la navigation, les manœuvres, l’écriture de ce blog et les vidéos sur WhatsApp etc. les journées passent finalement assez vite !!

Mais je serai quand même content de mettre le bateau à quai dans quelques jours !!

À très bientôt pour la suite

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