En route vers le nord ouest, dans du vent faible et oscillant depuis la fin de matinée…

Aujourd’hui je me dois quand même d’écrire le pendant de l’article d’hier, et notamment revenir sur des remarques et questions que j’ai fréquemment eues, lorsque j’évoque ce projet.


Certes il y a l’attrait d’une navigation hautement exigeante mais avec des satisfactions à la hauteur, mais il y a aussi une bien longue liste d’arguments tout à fait valables pour ne pas naviguer en solitaire.

Le risque ⚠️
C’est bien sûr le numéro 1 dans cette liste. Alors parlons-en ! Dans cette catégorie, en solitaire, le danger principal c’est la chute à la mer. Mais pour me protéger de ce danger, j’ai plusieurs outils :
- Le cockpit du bateau (là d’où je peux régler les voiles) : profond et relativement petit, c’est quasiment impossible d’en tomber à la mer.
- Le gilet de sauvetage avec harnais et longe, que je fixe à l’une des lignes de vie du bateau ou à un autre point fixe. La seule vraie modification que j’ai faite au bateau avant de partir faire ce tour a consisté en une modification des lignes de vie, pour les recentrer sur le pont du bateau : si jamais je chute, je serai retenu « à bord » plutôt que « par dessus bord ».
- J’évite aussi autant que possible de sortir du cockpit, sauf pour manœuvrer les voiles (ou aller admirer les dauphins qui jouent à l’étrave, quand les conditions sont clémentes)
- Si jamais malgré toutes ces précautions je tombais à l’eau, je porte en permanence (sauf à l’intérieur du bateau) un gilet de sauvetage auto-gonflant. J’ai ensuite sur moi une balise de détresse portable que je peux activer pour signaler ma position, transmise par satellite à des centres d’alerte, qui mettront ensuite tout en œuvre pour venir me porter assistance – au large ce serait sûrement un avion qui me larguerait à basse altitude un canot de sauvetage. Plus près des côtes, un hélicoptère – ou un autre navire qui serait à proximité.

Au final, le danger est élevé, mais le risque aussi réduit que possible, grâce à ces équipements et stratégies.
Les autres dangers importants liés à la navigation ne sont pas vraiment particuliers à la navigation en solo – mais j’y reviendrai dans les jours prochains !
Les problèmes techniques
C’est sûr qu’être seul pour faire face aux nombreux aléas possibles, c’est potentiellement difficile. Mais en fait, la survenance de ces aléas ne me semble pas beaucoup plus probable en étant seul qu’en équipage. Et bien souvent j’ai navigué avec des équipages peu expérimentés ou en famille, avec peu de possibilités d’aide réelle pour résoudre les problèmes – même si le soutien et la possibilité de discuter avec d’autres des problèmes aide souvent dans la résolution. Pour cette navigation, la possibilité d’échanger par internet, WhatsApp/Signal est une alternative, certes moins pratique, mais qui permet d’échanger autour d’un problème et d’avoir d’autres points de vue / retour d’expérience.
Et bien évidemment, le fait d’avoir un bateau en très bon état au départ et déjà largement fiabilisé par son précédent propriétaire permet d’envisager d’avoir le minimum de problèmes techniques en navigation.
À suivre
Je vous parlerai dans les prochains jours des autres difficultés liées à la navigation en solitaire, notamment :
- La fatigue
- La veille
- La solitude
- Le coût
Mais il faut que j’aille travailler sur le premier de ceux là, et le secret c’est le repos !!