J2 – Passage des Îles Scilly et route vers l’Irlande

Seven Stones, un bateau feu mouillé par presque 80m de fond, pour signaler un récif sur lequel un phare n’est pas possible

Cette nuit j’ai été coincé un bon moment sans vent, à proximité du DST (dispositif de séparation du trafic, l’autoroute à cargos) entre la côte et les îles Scilly, juste à côté du bateau phare Seven Stones. Le courant de marée me ramenait vers le DST. À 2NM de moi il y avait un autre voilier, le Mini 6.50 nº1014 Kir Au Cassis, en solitaire aussi. Il a fini par se faire remorquer hors du DST par la vedette de sauvetage des Scilly (il n’a pas de moteur). J’ai mis deux fois un peu de moteur pour m’en extraire par mes propres moyens… heureusement il y à beaucoup moins de trafic ici qu’en Manche proprement dite.

En route vers l’Irlande

Vers 3h du matin, le vent est revenu, d’abord faible 6 nds, puis s’est renforcé dans la matinée et le début d’après midi pour atteindre un peu moins de 15 nds. Parfait pour faire route à bon rythme vers l’Irlande !

Vers 11h, j’étais assez réveillé pour enfin sortir le gennaker qui piaffait dans son sac !

Ce qui est assez incroyable c’est que le bateau est assez léger et toilé pour créer son propre vent vitesse et accélérer. Dans 10 nds de vent réel au portant, le bateau accélère et se retrouve dans 11-12 nds de vent venant légèrement de l’avant du travers (petit largue) et avance beaucoup plus vite que s’il n’arrivait pas à maintenir cet effet.

Je pense m’approcher du mythique phare du Fastnet, un rocher isolé dans le SW de l’Irlande, surmonté d’un phare majestueux, et l’objectif d’une course célèbre du même nom partant d’Angleterre). Je ne sais pas encore si j’irai le contourner vraiment – ce sera de toute façon en pleine nuit – ou si je m’en approcherais juste avant de tourner vers le sud.

Nœud au ventre

On en parle ? Je ne suis pas sujet au mal de mer, mais ça ne m’empêche pas d’avoir mal au ventre en mer – plutôt d’un stress diffus et aux multiples origines :

La première c’est bien sûr la fatigue et le meilleur remède c’est bien sûr d’être allongé dans sa bannette !

La seconde c’est bien sûr l’inquiétude vis à vis d’éventuels problèmes… on a beau vérifier ce qu’on peut il y a toujours des tas de choses qui peuvent mal tourner, sans qu’on ne puisse les prévenir… et qu’il faudra gérer seul – on en parlait hier. C’est à la fois ce qui fait la beauté de cette activité et la rend un peu angoissante !! Par dessus tout, les bateaux rapides sont bruyants : bruit de l’eau et des vagues contre la coque, grincements divers et variés, chant de la quille (celle de Tous Capables vibre de 8 nds à 10 nds, c’est à dire à peu près tout le temps !!), etc. On se demande toujours s’il n’y aurait pas un nouveau bruit lié à une avarie …

La troisième c’est cette fameuse injonction à anticiper qu’on a en bateau : il faut par exemple éviter d’attendre que le vent soit devenu trop fort pour réduire la voilure – c’est évident. Mais le vent oscille naturellement en force et en direction en permanence alors comment savoir si cette légère augmentation est le début d’un renforcement plus conséquent du vent ou juste une variation temporaire qu’il faut laisser passer ? Pour ça, ce qui est très utile c’est un logiciel qui trace ces fameuses oscillations et permet d’objectiver le ressenti ! Mais bon je ne vais pas pouvoir passer ma journée à regarder ces courbes !!

La dernière source de ce stress c’est la faim ! Et elle boucle le cycle – quand j’ai cette boule au ventre ce n’est pas facile d’avoir envie de manger ou de se préparer quelque chose à manger… et du coup ça n’avance pas et ne fait que renforcer tout le reste ! Pourtant la solution est simple !!

Le menu de ce midi – je ne suis pas un peu breton pour rien !

Enfin, la respiration joue certainement un rôle très important aussi ! Je me force régulièrement à faire de grands cycles respiratoires pour bien m’oxygéner le cerveau et faire partir tout ce stress … avec plus ou moins de succès !

J’arrive quand même à sourire mais faut que je me force un peu 😉

Et vous qu’en pensez-vous ? Avez vous des conseils ?

1 réflexion sur “J2 – Passage des Îles Scilly et route vers l’Irlande”

  1. This certainly puts our normal daily stress into perspective. The ocean and nature are so powerful. Wishing you calm seas and steady winds.

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